A propos des 5 derniers matchs, je pense quand même que le moment est mal choisi pour poser la question. Si je suis propriétaire et que je dois évaluer mon DG, ce n’est pas 5 matchs sur 10 saisons qui fera la différence, c’est l’ensemble de l’œuvre. Je trouve que les derniers résultats des 5 derniers matchs pourraient influencer notre jugement.
Bien que je suis moi-même biaisé par rapport à cette question, c’est une tentative de rester dans une discussion modérée et d’obtenir les points de vue deux côtés. Comme on le dit depuis des années, il n’y a rien de noir ou blanc dans cette évaluation et c’est ce qui la rend difficile.
Si je me mets dans la peau de Geoff Molson qui avait lancé un avertissement à Marc Bergevin en lui soutenant toute sa confiance, est-ce que je serais satisfait de l’évolution des 3 dernières années? Est-ce que ce serait suffisant pour lui dire qu’il est encore l’homme de la situation?
Qu’on l’aime ou non, c’est quand même Bergevin qui a assemblé toutes les pièces pour atteindre une finale de la Coupe Stanley. Serait-il capable de répéter cet exploit?
Si je me mets encore dans la peau du propriétaire, est-ce que je serais satisfait de la gestion monétaire que Bergevin a fait? J’essaie de rester neutre, mais il a signé plusieurs gros contrats à long terme qui risque d’être difficile à bouger dans les prochaines années et qui risque de coûter très cher aux actionnaires. Ce qui fait que si les jeunes ne décollent pas, il y a un risque réel que cette équipe croupisse malgré elle pendant quelques années.
Marc Bergevin a remplacé à peu près tout le monde dans les bureaux ces dernières années et fait plusieurs changements d’entraîneurs, dont Julien qui était l’entraîneur pressenti pour mener cette équipe à la Coupe et Bouchard qui devait faire grandir les jeunes pousses.
Le DG s’est penché sur les plus grandes lacunes de cette organisation, c’est-à-dire le repêchage et le développement, mais le cerveau Timmins est toujours à la tête de ce département. Honnêtement, on a vu un changement de stratégie par rapport au repêchage. Est-ce que la quantité nous permettra d’en extirper un peu plus de qualité? Ça reste à voir, mais comme d’autres l’ont dit, ce qui importe, ce sont surtout les joueurs qui sont présent avec le grand club. Pour le développement, la perte de Bouchard fera sans doute des dommages, mais disons que l’échantillon est mince pour connaître son impact réel. Il aurait fallu le voir à l’œuvre pendant quelques saisons pour en tirer des conclusions. On peut dire que certains jeunes comme Evans, Fleury et Vejdemo ont connu une belle évolution, mais encore, ce ne sont que des joueurs de profondeur. Il reste que le départ de Bouchard marque pour moi un problème par rapport aux éléments clés de Geoff Molson, la stabilité. Bergevin n’a pas été très proactif dans le processus, peut-être parce qu’il ne savait pas lui-même quel était son avenir à ce moment là. J’ai lu plusieurs articles sur Houle. Je ne peux pas dire que c’est un mauvais choix, mais je ne crois pas non plus qu’il sera en mesure de maximiser le potentiel qu’il aura entre les mains. L’avenir le dira.
Ensuite, pouvons-nous être satisfait de la culture organisationnelle? Bergevin l’a dit, il avait engagé l’année dernière plusieurs anciens gagnants de la Coupe Stanley et ce n’était pas un hasard. C’est fort possible que cela ait pu propulser le CH vers un tournoi extraordinaire, mais qui reste-t-il de tout ces joueurs si important pour la culture? Peut-on dire que ces joueurs qui ont été de passage ou qui sont toujours présent avec l’équipe auront laissé un héritage important de cette expérience? Est-ce que le leadership est suffisamment fort pour se relever d’une grosse tempête? C’est vrai pour les joueurs, mais c’est aussi vrai pour les employés de bureau. Est-ce que le CH vise l’excellence ou si on se contente de notre petit pain?
Si je regarde ce qui se passe à Montréal, est-ce que le noyau de joueurs est suffisamment fort pour demeurer compétitif dans les années à venir? Il faut dire que les deux piliers de l’équipe sont absent, l’un qui ne reviendra pas et l’autre pour qui les meilleurs jours sont sans doute derrière lui. Pour l’instant, on a identifié Suzuki comme le prochain joueur franchise, mais comme il a été également soulevé, l’échantillon est mince pour lui avoir donner un si gros contrats. Est-ce que nous avons des valeurs sûres à Montréal dans les années à venir? C’est bien beau des gars comme Anderson et Dvorak, mais ces gars-là ne changeront pas le destin de cette équipe.
La question se pose toujours. Est-ce que Marc Bergevin a les outils pour continuer de faire progresser cette équipe, s’engager dans un autre reset ou reconstruire carrément cette équipe?
Comme mentionné plusieurs fois, Bergevin a à peu près tout changé dans cette équipe, donc on ne peut pas se tromper en disant que l’équipe est aujourd’hui à son image. Pensez-vous réellement qu’on pourrait avoir quelque chose de différent en gardant le même homme en place?
Le passé nous donne des indices sur l’évolution de cette équipe et cela va influencer la vision du présent et de l’avenir.
Geoff Molson doit-il donner toute la liberté que Marc Bergevin demande pour travailler à son aise ou si un bilan de 10 ans est suffisant pour passer à autre chose?
…il y a le bilan, mais on a aussi vu Bergevin au bout du rouleau comme jamais dans les dernières semaines.
*Inutile de citer mon texte pour poursuivre la discussion!