Pour ma part, je vais y ajouter une coche de plus.
Je suis d’accord avec le point qu’il faut polir les jeunes autant que possible. Cela revient à ce que Bergevin disait lui-même quand il parlait que les jeunes arrivent parfois trop tôt dans la LNH, mais jamais trop tard. Les babines ne suivent pas les bottines.
Je disais il y a quelques mois qu’il y avait une sorte de gaspillage de choix au repêchage. Je n’ai absolument rien contre de repêcher des Européens, mais je trouve qu’en leur permettant de jouer chez eux, il y a une grosse partie de leur développement qui ne se fait jamais. Il y en a plusieurs qui ne feront jamais le saut en Amérique.
Le CH a compris qu’ajouter un joueur d’impact par transaction ou par signature, c’est de la pensée magique. Ils ont investi énormément dans un club école, un nouvel amphithéâtre à proximité du grand club, et maintenant renouvelé leur personnel responsable de développer les jeunes. Après avoir fait tout ça, ils doivent démontrer qu’ils ont confiance en leur système, ce qui se fait timidement.
Les jeunes qui ont un potentiel élevé comme Ikonen, Ylonen, Olofsson ou Romanov, ils doivent se retrouver à Laval le plus rapidement possible.
Il y a plusieurs raisons à ça.
En restant chez eux, les joueurs ne formeront jamais une esprit d’équipe gagnante. Ils arrivent à Montréal comme un joueur étranger, ils ne connaissent personne, viennent faire le camp, puis retourne en Europe. Ça donne quoi?
Les jeunes doivent apprendre à jouer en équipe, gagne ou perd. Plus vite ils seront ensemble, plus vite ils apprendront à se connaître et plus vite ils pourront bâtir sur leurs affinités communes (clin d’œil à ceux qui disent qu’il y a de la chimie dans le sport).
Aussi, comme ces joueurs sont réputé pour avoir un bon potentiel, ils doivent se retrouver ensemble. C’est prouvé qu’on devient meilleur en pratiquant avec les meilleurs. Par exemple, envoyer un gars comme Kotkaniemi à Laval pendant que le club croupi dans les bas fonds de la ligue comme on l’a vu sous l’ère Lefebvre ne donne rien.
Il faut que ses jeunes apprennent à gagner, dans l’adversité, à tous les échelons.
Puis, lorsque ses jeunes viendront à maturité, ils ne seront pas démuni. Ils se joindront peut-être au compte goutte avec les Canadiens, mais ces joueurs se connaîtront tous déjà, ce qui favorise les chances de succès.
Le Canadien doit garder un œil sur ses actifs, les regrouper et les former. Je ne dis pas que les autres ligues sont moins bonnes. Je dis que toutes bonnes entreprises doivent se soucier de leur relève et ne doivent pas les laisser entre les mains de n’importe qui.
Les Red Wings ont connu beaucoup de succès pour ces raisons dans les années 2000.
Les Canadiens sont l’une des formations les plus riches. Ils peuvent innover. Changer de continent à l’âge de 17-18-19 ans, ce n’est pas facile. Mais ils peuvent se permettre de leur faciliter la vie, leur offrir des environnements favorables.
Si le CH est pour repêcher des Européens et ne pas s’en occuper, aussi bien de se concentrer ailleurs. Au moins, le club école se porterait mieux.