Je pense que plus le CH s’éloigne de son public, moins ils rejoindront d’amateurs. C’est évident. Je suis conscient que le fait français n’est pas important pour une partie des amateurs, comme de dire qu’on se fou de l’origine des joueurs si l’équipe gagne. Ces amateurs représentent seulement une partie des amateurs qui ont ou avaient de l’intérêt pour le hockey.
Juste pour imager mon propos, si le Canadien perd 50% de sa clientèle parce qu’elle ne se reconnaît plus dans l’image projetée, c’est énorme. Nous savons tous que les Canadiens ne peuvent pas se permettre cela, surtout quand on voit autant de gens outrées de ne pas se faire servir en français à Montréal ou que le président d’Air Canada ne parle pas un mot en français.
C’est vrai qu’on n’est plus dans les années ‘50 où le hockey était majoritairement anglophone et où les canadiens français se battaient pour se faire respecter, mais en même temps, je pense que le symbole est important. Il faut reconnaître que les amateurs du Québec ont la particularité d’être francophone et veulent qu’on leur parle dans leur langue.
Je comprends aussi que les temps ont changés et qu’on évolue tranquillement vers une culture bilingue plutôt qu’unilingue francophone, mais justement, un emblème aussi prestigieux que celui des Canadiens ne pourra jamais dire que la langue n’a aucune importance, et qu’au pire, les amateurs iront utiliser une application de traduction.
Dès l’annonce de l’embauche de Gorton, j’étais content de cette nouvelle puisque je trouve que Molson a fait la bonne chose pour une fois. Il avait besoin d’une expertise qu’il n’avait pas pour mieux juger les décisions dans son organigramme hockey.
Ceci dit, le poste de VP est aussi une nomination stratégique puisque celui-ci aura rarement à s’exprimer aux médias. Molson pourra le faire lui-même dans le pire des cas. Par contre, d’avoir un anglophone qui dit à un francophone comment ça marche dans le hockey est aussi très réducteur et nous ramène dans les années ‘50.
On entend très souvent dire que les amateurs des Canadiens sont les plus connaisseurs et les plus passionnés dans le monde du hockey. Le sont-ils vraiment? Je pense qu’on a suffisamment de compétences et de connaissances en hockey pour être capable de gérer notre propre organisation. Moins il y aura des gens influent qui viennent de chez nous dans cette équipe, moins on s’identifiera à eux et plus on s’en désintéressera.
À long terme, si on est passé à 50% pour qui la langue n’est pas importante, puis à 40%… 30%…
Déjà que Hockey Québec bat de l’aile, il n’y aura juste pu de jeunes d’ici qui rêveront de jouer au hockey. Vrai qu’il y a juste le hockey au Québec, mais ça pourrait changer. Des amateurs de sport dans l’indifférence pourraient très bien se trouver des intérêts ailleurs.