On est rendu au point où c’est presque gênant d’être amateur des Canadiens de Montréal.
On entend souvent l’expression du « fefan ». Pour moi, le fefan est le partisan qui s’abreuve des paroles de la direction. Chaque décision, chaque changement, chaque message est toujours la meilleure chose que l’organisation pouvait faire dans les circonstances. C’est de l’émotion brute, de l’amour inconditionnel pour son équipe, gagne ou perd. Ce sont sans doute les plus fidèles partisans, ceux qui nécessitent le moins d’effort à gagner.
C’est difficile d’avoir une discussion avec un fefan parce que justement, quoi qu’on dise, c’est comme si je disais du mal à propos de quelque chose qu’il aime depuis toujours.
C’est comme si je parlais en mal de ta blonde. Si tu l’aimes beaucoup, tu réfuteras ou nieras tout ce que je dirai qui te semble anormal. Si tu as un doute que ta blonde pourrait avoir la cuisse légère, alors tu pourrais peut-être m’écouter. Autrement, c’est l’équivalent de parler à un mur, ça engendre des discours stériles qui n’aboutiront jamais ailleurs que dans le département des insultes.
L’amateur du Canadien est pour moi quelqu’un qui garde son sens critique par rapport aux actions/décisions du Tricolore. Il y a des bons coups, des mauvais coups, mais au final on ne perd pas de vue qu’il y a un bilan global, des tendances et des comparables. C’est se servir de ce qui est observable et mesurable d’une certaine façon, et surtout sur une période de temps. Puisque comme je disais au début, les fefans ont un amour inconditionnel et éternel, donc aucune objectivité dans l’immédiat ni sur une période de temps.
Une fois pour toute, critiquer le Canadien de Montréal n’est pas synonyme d’être un « hater ». Au contraire, se permettre de critiquer ce qu’on aime, c’est voir qu’il y a une présence qui nuit à ce que cette organisation puisse connaître le succès qu’elle devrait connaître.
Je pense également qu’un hater a été un amateur critique envers l’organisation pour qui on ne s’est jamais soucié de ses sentiments. Il a donc comblé son besoin ailleurs.
Pour ce qui est du Winwagon, c’est un phénomène qui perd des plumes parce que justement, le Canadien de Montréal ne s’est pas occupé de ses fans. Gagne ou perd devient de la totale indifférence.
Plusieurs fans quittent le bateau et risquent de ne pas revenir. Tandis que les nouveaux fans sont de plus en plus difficiles à conquérir. Les milléniaux sont de moins en moins intéressés à participer à un événement sportif d’une « longueur interminable ». On le voit avec le baseball et le football. Aujourd’hui, il y a bien d’autres choses à faire que juste le hockey. C’est très très dangereux pour les Canadiens selon moi.
Au final, lâcher nous avec la parité dans la LNH, ce qui semble être l’excuse le plus à la mode. Il y a tellement d’équipes dans la LNH que le talent global ne peut faire autrement qu’être dilué au max. Plusieurs équipes n’ont même pas 1 joueur de concession et plusieurs équipes ont des 3-4e trio de niveau LAH. Ça ne se peut pas que le Tricolore peine à se garder la tête hors de l’eau pendant aussi longtemps.
Et non, je n’exige pas une Coupe Stanley des Canadiens de Montréal, mais j’exige qu’on me montre une équipe de haut niveau. J’aurais été très heureux que le Canadien soit les Sharks des 10 dernières années.