Je ne sais pas ce que ça va donner…
C'est vrai que, dans les faits, le club ne s'est pas vraiment amélioré et même, sur papier, pourrait avoir régressé. Cela dit, ce qu'on a perdu, c'est
- Un défenseur qui avait bien ralenti et que l'on faisait sans doute trop jouer (sans dire qu'il était devenu une nuisance), qu'on a remplacé par un défenseur à peu près aussi physique et fiable défensivement, mais sans doute meilleur en relance, sans avoir la garnotte pour le jeu de puissance (garnotte qui n'était plus aussi efficace tellement elle était prévisible, de toute façon).
- Un attaquant offensif qui a su être productif au cours des dernières saisons, mais qui commençait à se chercher comparativement aux autres années et qui n’a pas réussi à faire une différence sur le jeu de puissance, que l’on a remplacé par un spécialiste de l’avantage numérique qui devrait combler, grosso modo, sa production en plus d’améliorer un aspect déficient des dernières saisons.
- Un centre complet, admirable défensivement, mais dont la production avait considérablement décliné avec l’émergence de jeunes plus talentueux sur le plan offensif. On a choisi de la remplacer par comité, avec les ressources existantes (Kotkaniemi et Evans, notamment) et avec l’ajout de vétérans qui se débrouillent bien dans la même facette du jeu défensif.
Évidement, je ne dis pas que les pertes sont négligeables et que les nouvelles acquisitions les remplaceront forcément admirablement, mais on a peut-être tendance à surestimer l’impact des pertes et de sous-estimer deux autres éléments, notamment :
- L’évolution des jeunes : j’ai quand même bien confiance en Suzuki afin de le voir prendre un gros pas en avant cette saison. Pour Caufield, on verra avec le calendrier chargé, mais il a déjà démontré être capable de tirer son épingle du jeu et a été un véritable leader en série malgré son âge. Kotkaniemi, on espère tous les voir éclore : si ça arrive, ce sera de bon augure pour le CH. Poehling, on verra bien.
- La cohésion d’équipe : la saison passée, mine de rien, en a été une d’ajustements, avec l’arrivée de nouveaux joueurs d’impact qui ont dû s’ajuster à un nouvel environnement (Anderson, Toffoli, Edmunston, Allen) dans le cadre d’un calendrier particulièrement exigeant. On a vu que le pain a levé au bon moment (en série). Si certains prétendent que le rendement en série était anormal et que la normale est plus près des difficultés connues en saison, c’est légitime. Mais on peut aussi croire que les joueurs se connaissent maintenant plus, et sont aussi plus familiers avec le système, et que donc le niveau de jeu devrait aussi progresser.
Ça ne veut pas dire que tout sera rose et que tout va bien se passer : j’anticipe des difficultés, comme toutes les équipes et comme à chaque saison. Mais avant d’être défaitiste et négatif et de condamner l’équipe en place, je vais lui laisser l’occasion de me montrer ce qu’elle est capable de faire avec la confiance emmagasinée en série et celle reçue en acceptant de donner plus de responsabilités aux joueurs qu’on a choisi de garder.
C'est possible que tout chie, comme c'est possible que ça aille relativement bien.