@Scriptor
Tu soulèves des discussions intéressantes!
Plusieurs choses nous protège du scénario de Big brothers. Premièrement, l'idée que des masses puissent se faire manipuler par une petite élite est de moins en moins plausible. Les sociétés évoluent tellement vite qu'un-e dictateur-trice ou même un petit groupe serait rapidement dépassé par l'émergence des nouvelles technologies. C'est extrêmement difficile dans les sociétés en développement, ce serait pratiquement impossible de contrôler cette émergence dans nos sociétés ultra connectées. Ils vont essayer de contrôler, mais des hackers vont sans cesse les déjouer, genre.
Dans le même ordre d'idée, la complexité de nos sociétés est telle, quelles sont beaucoup trop imprévisibles pour être contrôlée par une petite élite. Pour ce faire, elle aura nécessairement besoin de l'approbation et de la collaboration des dominés. Or, l'accessibilité au savoir et la démocratisation de l'information nous rend beaucoup moins susceptibles de nous soumettre volontairement à des dirigeants potentiellement mal intentionnés.
Je ne mettrai pas de sources mais beaucoup d'études démontrent que la peur fini par se faire substituer par la recherche de plaisir dans la motivation. Même dans les villes syriennes les gens finissent par s'habituer aux bombardements et trouver des jeux. Il faudra donc que l'élite mise sur autre chose que la peur pour nous dominer.
Ensuite, on a tendance à sous-estimer les "masses" en croyant que le "peuple" est inconscient et facilement manipulable. Mais, comme Aristote le disait déjà dans l'antiquité, il existe une "sagesse collective" qui dépasse la somme des sagesses individuelles. Même si une communauté est rempli de "nonos", ensemble et avec un peu de temps, ils finiront par trouver la meilleur solution. C'est un peux cette idée qui est le fondement de la démocratie et pour laquelle on donne tant de légitimité à la majorité. Bref, une élite pourrait nous dominer à court terme, mais à moyen ou long terme, la "masse" va finir par voir que quelquechose cloche.
Honnêtemment, je m'arrête là, mais aussi puissants soient-ils, je ne vois pas comment une petite élite pourrait finir par réussir. S'ils y parviennent, ils auront travaillé très fort pour mériter leur titre de dirigeants du monde.
Si vous voulez mon opinion, on a tendance à tomber trop rapidement dans un paradigme de lutte des classes, riche contre pauvre. Je crois plutôt que nous somme tous dominés par un système qui nous dépasse et que nous avons tous construit: riches, pauvres, gentils et méchants. Nous jouons tous au même jeu et avec les mêmes règles sans se poser de questions sur les règles. Il y a ceux qui profitent du capitalisme, d'autres qui en sont victimes. Certains le défendent, d'autre le critique, mais je ne crois pas qu'il y ait des gens qui le contrôle. Les financiers et les banquiers essaient tant bien que mal de le faire, entre les crises économiques, mais quand ils ont le sentiment d'y parvenir, c'est illusoir. Ils entretiennent le système, mais ne le contrôle pas.
Nous sommes plus dominés par un système, par la société de loisir, par nos propres désirs que par nos semblables. Selon moi.