De Oli Bouchard : https://athletique.com/218009/2018/01/21/le-match-dhier-revu-et-collige-47/
On a eu droit d'entrée de jeu à un message clair: la portion « On essaye des affaires! » de la saison est bel et bien commencée. Ça s'est hier soir manifesté sous la forme d'une assignation systématique de Jakub Jerabek et Jordie Benn à la couverture du trio de Patrice Bergeron. Pauvre, pauvre, pauvre Jordie Benn. Le frère de l'autre est un défenseur honnête, qui peut dépanner dans un tas de situations. Mais hier soir, méthodiquement confronté à David Pastrnak, ça s'est vraiment mal passé. Jerabek, par contre, m'a semblé plutôt à l'aise. J'attends avec impatience le jour où on va l'essayer à gauche d'un droitier compétent (Jeff Petry, mettons). En attendant, il a allègrement assuré sur les sorties de zone, avec 11 passages en zone neutre orchestrés en possession de la rondelle. Assez impressionnant.
Pacioretty a quand même collé un but, ce qui me permet de souligner que les explications données pour ses léthargies biannuelles sont, pour l'essentiel, du flan. Pacioretty n'a pas besoin d'un excellent fabricant de jeu sur son trio pour marquer des buts. Un simple passeur décent, capable de faire sa part dans le jeu de transition, fait parfaitement l'affaire. C'était le cas de Phillip Danault, c'est le cas de Paul Byron. Il va chercher ses chances comme un grand et, quand il ne convertit pas, c'est la plupart du temps le simple fait du hasard.
Pacioretty n'a jamais eu besoin d'un fabricant de jeu hors pair pour compter des buts. C'est pour cette raison qu'il devrait jouer sur un 2ième trio, pour donner le centre de 1er trio (nous, on en a aucun qui 'fittent' dans le moule de 1er centre, par contre) aux joueurs complémentaires qui ne sont bons qu'avec l'apport des autres joueurs sur leurs trios. Pour Pacioretty, c'est juste entre les oreilles, selon moi. Il se questionne trop et ça ne rentrera jamais. Il croit en lui-même et ça rentre. C'est tout.
Pacioretty, c'est juste un joueur cérébral mal compris qui est son pire ennemi avec les doutes qu'il se crée, pas un ouvrier avec sa boîte à lunch sur le chantier à tous les jours qui est juste là pour exécuter. On le voit penser quand il s'échappe, comme l'autre jour, vers un filet désert. Il semble analyser comment ca paraîtra pour sa fiche ce maudit filet désert! Il veut être juste et mériter sa production, lui. Après qu'il se soit fait trébucher par le défenseur, il se choque, arrête de penser et tente, par tous les moyens, de compter (il le fait même de son revers). Dernièrement, il lance aussitôt que la rondelle est sur sa palette et il compte. Avant, il arrêtait la rondelle pour viser et décocher son tir. Les gardiens étaient en position pour bloquer tous les angles et la rondelle les frappait. Pas si sorcier que ça.
Pendant ses bonnes séquences où il est en pleine confiance, Pacioretty marquerait peu importe sur quel trio il jouerait; 1er trio, 2ième trio ou, même 3ième trio! C'est ce qui le rend attrayant pour une équipe qui aspire à la Coupe Stanley. Ce qui le rend moins attrayant c'est le maudit problème des séquences. S'il n'est pas sur une lancée pendant les séries, dommage. Au moins, il pourrait être remanié sur d'autres trios pour le soustraire de la meilleure couverture défensive de l'adversaire. Une équipe avec de la profondeur offensive pourrait se passer de la production offensive de Pacioretty pendant qu'elle tente des expériences pour repartir le manège.
Pour la portion "simple fait du hazard", je repasse.