En 2017, les Canadiens de Montréal annonçaient une prolongation de contrat de 8 ans avec Carey Price. Il était sur le point de tourner le cap de la trentaine. Ce contrat est encore aujourd’hui le contrat le plus onéreux accordé par l’équipe de hockey montréalaise.
Deux ans plus tôt, Price avait connu une année exceptionnelle. Il avait gagné plusieurs honneurs individuels et avait permis à cette équipe de se rendre à la limite de ce qu’un gardien était en mesure de faire pour son équipe. Ses exploits lui permettront d’être sacré « meilleur joueur de hockey au monde » pendant un certain temps.
Les Canadiens de Montréal pouvaient compter sur un noyau fort et qui était sur le point d’atteindre la maturité. L’élimination apique contre les Rangers a démontré toute l’importance du gardien et en même temps, elle a sans doute laissé des séquelles dans la carrière du #31.
Bergevin n’avait aucun doute qu’il avait entre les mains un joyau et qu’il devait s’assurer de garder ses services à tout prix. Du moins, la majorité des reporters, et sans doute se nombreux fans, ont acquiescé ce geste. Après tout, Price avait de la graine de champion et la Coupe Stanley est probablement le seul trophée qu’il manque à son palmarès. Un plus un égale deux, Price allait nous amener vers la Terre Promise.
Ceci étant dit, les exigences de la LNH moderne font en sorte que la longévité n’est plus la norme. D’ailleurs, pendant plusieurs années, Bergevin a lancé que l’objectif de l’équipe était de lui donner la possibilité de réduire le nombre de match en lui proposant un adjoint de qualité.
Les années ont démontrées que Bergevin avait que très peu de connaissances en gardiens de but, et que cela avait sans doute créé une bombe à retardement. Depuis 2015, la liste des remplaçants de Price est gênante, même que des gardiens tels Niemi et Kinkaid ont été pointés du doigt pour expliquer les performances ordinaires de cette équipe.
Pendant ce temps, Price est dans l’obligation de justifier son contrat et il devient victime d’une forme de surmenage. Bien que les Canadiens visaient à désigner Price pour environ 55 matchs par année, les besoins de l’équipe l’ont obligé à jouer à un rythme de 70 matchs par année.
Ce n’est qu’en 2020 que Bergevin se décide à colliger cette lacune en faisant l’acquisition de Jake Allen. Toutefois, plusieurs décrient cette situation en nous remettant sur le nez que les Canadiens dépensent près de 15m$ sur la masse salariale cette année pour deux gardiens de buts. C’est définitivement trop pour les résultats constatés sur la glace.
Carey Price approche de son 34e anniversaire et rien ne laisse croire qu’il possède une fiole de l’élixir de jouvence. Price accumule les blessures depuis son départ précipité en 2015. Non seulement les blessures aux muscles et articulations le mine physiquement, mais en plus, il accumule plusieurs commotions cérébrales à son actif.
Il saute aux yeux que Price n’est plus l’ombre de ce qu’il a été, mais en même temps, le poids des années jouent contre lui. Bientôt, peut-être le verrons-nous en marchette devant le filet?
Ajoutons à cela la pression psychologique qui fait aussi des ravages. Price est l’homme de toutes les gloires et tous les échecs de cette équipe depuis plus de 10 ans. A l’image d’une rockstar qui s’enfonce dans la drogue après avoir eu autant de succès, on ne peut pas éliminer les heures sombres dans la carrière du gardien.
D’abord, il est évident que plus on vieillit, plus il est difficile de récupérer des blessures et de retrouver la forme des beaux jours. Plusieurs en doute, mais chaque blessures qui s’accumulent fait en sorte que Price doit revenir d’un peu plus loin. Non seulement c’est éreintant physiquement, mais ce l’est aussi psychologiquement de devoir fournir plus d’efforts pour revenir au top.
De plus, Price est le joueur qui est constamment sous les projecteurs. Effectivement, les réponses sur son rendement et son analyse des performances de l’équipe nous laisse sur notre faim, mais il reste qu’il y a une forme de stress en permanence qui vient avec le titre de gardien de but des Canadiens de Montréal.
J’ignore à quel point ses commotions peuvent jouer un rôle sur son humeur, sa concentration et sa motivation, mais Marc Bergevin détenait déjà en mains un carton rouge lorsqu’il a décidé de le signer à long terme.
On rapporte aussi le fait qu’il est payé 10m$ par année et qu’il doit nous en donner pour l’investissement, mais il me saute aux yeux que les Canadiens n’ont pas protégé leur investissement et qu’ils n’ont pas fait une prévision à long terme réaliste de sa situation.
En plus, on a longtemps négligé de faire des recherches sérieuses concernant la relève du gardien de but alors que Montréal pèse un historique fracassant des départs de Patrick Roy et José Théodore, comme quoi on n’apprend pas de nos erreurs.
Carey Price ne possède plus l’aura d’un gardien intimidant et il a perdu tout le lustre de sa couronne. Son ère est révolue. Le contrat offert par Marc Bergevin restera longtemps dans les annales et ce sera probablement l’héritage le plus lourd de son successeur.