Petit à petit, on approche de la fin de la saison morte. Bien que les Canadiens n'ont rien fait de spectaculaire cet été, Kent Hugues veille au grain et profite de ses opportunités.
Le plan de reconstruction suit son cours. Hugues en sera bientôt à la 3e année de son mandat de reconstruction. Jusqu'à maintenant, il a été relativement prudent. Les transactions qu'il a complétées sont cohérentes avec le plan. Pas vraiment d'erreur flagrante, mais pas vraiment d'acquisition prolifique non plus. Du moins, pas pour le moment.
Peu à peu, les contrats éreintants disparaissent. Les transactions font avancer discrètement le CH dans sa relance, mais objectivement, les Canadiens sont parmi les pires équipes de la LNH tout en étant l'une des équipes ayant un très lourd cap salarial. Il faudra encore attendre 2 à 4 ans avant de repartir complètement à neuf.
Les Canadiens viennent de prendre un tournant, car les étapes les plus faciles de la reconstruction sont derrières nous. Il reste très peu de joueurs qui ont une bonne valeur marchande et qui sont désirables sur le marché.
On s'entend tous pour dire que la dernière transaction a peu d'importance puisque le CH sera fort probablement en bas de la pyramide encore cette année. Cependant, Hugues a surement une idée précise d'où il s'en va en faisant ses transactions. En faisant référence à la dernière transaction du 6 août dernier, les bénéfices sont tout de même mineurs. Il faut dire avec justesse qu'il a réussi à se départir du contrat désastreux de Mike Hoffman. À première vue, cette transaction semblait avoir été habilement exécutée, mais en prenant un peu de recule, Hugues s'est débarrassé d'un indésirable pour en prendre deux (Petry et DeSmith).
Bien entendu, la retenue de salaire de Petry fait en sorte qu'il devient plus facile à repasser dans une transaction. Toutefois, Petry possède une clause réduisant les possibilités. Strictement sur le plan hockey, il y aurait sans doute quelques possibilités de transactions. Toutefois, si Hugues cherche à rentabiliser la valeur de Petry, les possibilités diminuent. Petry devra probablement débuter la saison à Montréal pour augmenter sa valeur marchande, ce qui est probablement le scénario le moins désirable.
En résumé, Hugues se positionne jusqu'à maintenant comme un complice aux autres DG pour les aider à compléter des transactions et améliorer leur équipe, mais il ajoute également de la pression à l'intérieur de sa propre organisation. Ce qui fait que si Hugues devient un DG qui accommode ses joueurs, il risque maintenant de faire des transactions latérales plutôt qu'ascendantes. Du coup, il y a une gestion des joueurs représentant le passé/présent/futur qui peut potentiellement causer des tentions. Le programme de développement n'est pas suffisamment rodé, ce qui fait que les Canadiens et le Rocket se partagent un pool dans lequel on tente d'établir une sorte de méritocratie.
Que se passe-t-il dans la tête de Kent Hugues ?
Hughes se positionne, comme tu décris.
D'ici deux à quatre ans?
Après deux autres années, incluant celle qui débute -- alors, dans trois ans, il ne restera que le contrat lourd et indésirable à Gallagher, même si Hughes ne fait absolument rien entretemps pour échanger ses mauvais contrats.
Avec un Cap projeté à au moins 90M d'ici là et, quelques années après, à 94M, Gallagher ne représentera alors que 7.2% du Cap, suivi de 6.5%. En rachetant le contrat vers sa fin, l'impact serait encore moins grand. Les équipes peuvent gérer un mauvais contrat sans trouble, surtout si, comme Hughes fait, on évite de donner les contrats trop lours et trop longs à des joueurs de milieu de peloton qui vacillent entre top-6, bottom-6.
Hughes me semble pragmatique et assez froid pour ne pas tomber aveuglement en amour avec ces joueurs, et ainsi capable d'éviter ses pièges que l'on regrette quai immédiatement après avoir alloué ces contrats douteux.
Le noyau jeune de l'équipe sera encore très jeune et la masse critique de jeunes joueurs sera assez élevée. Il n'y aura pas beaucoup de vétérans de 30 ans ou plus, autre que peut-être Anderson (s'il n'est pas échangé d'ici là) et Matheson (c'est incertain s'il fera encore partie de la profondeur de l'équipe à la fin de son contrat ou s'il sera échangé dans la dernière ann.e de son présent contrat à la date limite des transactions dans trois ans) à 31 ans chacun.
De plus, Hughes aura beaucoup d'espace sous le Cap, tant pour donner des extensions à ses meilleurs jeunes que pour ajouter du talent manquant, naviguant la pluralité de contrats d'entrée et de second contrats, et profitant de bons contrats à long terme déjà alloués qui deviendront win de meilleures affaires à mesure que le contrat avancera dans le temps.
Son plan envisage sûrement de profiter d'un avantage envers le Cap pour soutirer un bon joueur manquant ou deux, soit par transaction ou via le marché des agents libres.
Je ne crois pas que terminer dernier (ou pas loin, selon la loterie) pour les premiers choix OA au repêchages futurs sera la seule façon pour Hughes d'aller chercher des joueurs de talent manquants.
Il me semble être une bonne tête de hockey et un bon évaluateur de talent. Pour l'instant, sans coup de circuit évident, je demeure quand même confiant qu'il a une vision de ce qu'il veut, ainsi que de ce qui s'en vient et qu'il pourra travailler habilement pour réaliser cette vision.
Ce n'est peut-être pas exactement ce que je voudrais, au détail près, mais c'est le résultat final qui compte.
C'est dans la dernière année de son contrat actuel qu'il deviendra plus clair s'il arrivera à bon port, même si la terre promise ne sera probablement pas totalement à portée de main durant son premier mandat.
Les fondations de son plan seront en place pour valider s'il mérite un second mandat. Çà, j'en suis certain, que ce soit dans l'affirmation non.
Après, pour des mandats subséquents, Hughes et Gorton auront besoin d'avoir livré sur la promesse d'établir une équipe aspirante à la Coupe Stanley, année après année, pour le long terme.